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EURO CONNECTÉ, MAIS SAURA-T-IL FAIRE VIBRER LES STADES ?

By 30 mai 2016 mai 22nd, 2017 No Comments

Faire vibrer un stade… le rêve de toute équipe… également  celui de tout exploitant cherchant  à développer l’attrait du spectacle procuré par l’expérience d’un match au stade, quel que soit le sport.
Comment la technologie peut être exploitée au service de la fan attitude.

A quoi ressembleront les stades de  demain ? Comment nous feront-ils vibrer?

On peut  déjà tracer les contours du stade du futur en parcourant et analysant les brevets, publications et pages web. Mais pour ce faire il est nécessaire de structurer son « exploration », en s’attachant à bien cerner tous les concepts enfouis dans le thème.
Cet article concentre son exploration sur une définition précise de « vibrer » .
Vibrer peut être interprété au sens mécanique littéral, comme au sens émotionnel.

Faire vibrer au sens mécanique, c’est la voie déjà choisie par plusieurs stades.

Ce n’est pas un hasard si 96% des brevets déposés ces 10 dernières années autour de la thématique « stades, supporters, connecté, manifestation », concernaient le mobilier, et les équipements.

  • A Atlanta, le futur stade livré en 2017 proposera des sièges qui  vibreront lors d’un placage.
  • Autre interprétation très « terre à terre » de la vibration : suite à une expérience de 2011 à Seattle, où les manifestations des fans avaient créé un léger tremblement de terredétecté par des capteurs sismiques proches, des chercheurs souhaitent installer des capteurs à proximité des stades pour voir si ce phénomène pourrait être reproduit. On pourrait alors imaginer un défi d’un nouveau genre pour les supporters : visualiser sur écran le résultat de leur « gesticulation », et qui sait, se mesurer à d’autres clubs dans leur « fan attitude ».

Si le terme vibrer est pris dans sa dimension émotionnelle, d’autres voies s’ouvrent encore.
Solliciter cette émotion par les sens est une piste très riche.
Côté vue et ouïe, de nombreuses expériences collectives ont déjà eu lieu, pour susciter émerveillement, joie, appartenance :
  • On peut citer à ce titre l’AT&T stadium dans la banlieue de Dallas, où les fans peuvent charger une application « unite this house » sur leur téléphone. Tout au long  du match, ils sont sollicités par le biais de notifications. En les validant, le supporter participe à un mouvement de foule où tous les téléphones portables émettent des flashes et des sons simultanés créant des effets lumineux et sonores spectaculaires.           Unite-this-house.jpg
  • Plus sophistiqué encore, des systèmes permettent de créer collectivement des images dans les gradins, à l’aide des téléphones portables , remplaçant les petits cartons colorés des tribunes inaugurales des JO d’autrefois…
    Ce genre de synchronisation est bien entendu l’aboutissement d’une recherche ayant été brevetée.

Toujours pour la vue, mais cette fois au niveau individuel, les applications se multiplient pour proposer des points statistiques personnalisés, des possibilités d’accès au replay.

Le toucher aussi a sa place au stade, grâce aux textiles connectés.

Le textile utilisé pour les vêtements  devient alors une surface tactile interactive. Au-delà des T-shirts et autres maillots, « l’outil » principal du sport peut bien évidemment aussi être connecté (ballon, raquette…).
2 types d’exploitations sont alors possibles :

  • soit les informations recueillies sont celles des joueurs, et le supporter connecté pourra tout savoir sur les performances physiques et physiologiques de son joueur préféré.
    Côté joueur encore, depuis plusieurs années, la société Babolat développe des raquettes connectées, le plus souvent utilisées à l’entraînement, mais qui pourraient être utilisées en match, reliées aux applications des fans, pour tout connaître de la force, de l’angle, des statistiques de la performance de tel ou tel joueur. On sait d’ailleurs que Nadal utilise une de ces raquettes à l’entraînement.
  • On peut également envisager que les informations recueillies soient celles émanant du supporter lui-même portant un textile connecté qui  piloterait les applications de son téléphone vues précédemment(effets visuels et sonores), ou encore, le textile pourrait changer de couleur, en fonction de paramètres mesurés sur le fan.

Ces exemples, s’ils n’ont pas encore connu de développement dans les stades, sont tous prêts sur le plan technologique, comme le démontre une exploration des brevets ou du web.
Par exemple, il existe des fils intégrant des leds, Google a déclaré travailler sur « Project Jacquard » visant à commercialiser un fil  conducteur suffisamment solide pour être traité par un métier à tisser classique, Cityzen Sciences a déjà  développé son D-shirt doté de capteurs ( cardiaque, GPS, accéléromètre)…

Le goût, grand oublié des gradins?

Les bien souvent piètres expériences gustatives au stade pourraient nous le laisser croire, pourtant, à supposer que le hot-dog ou le goût d’une bière puisse contribuer à faire vibrer un spectateur, la recherche d’une facilitation de la consommation rapide est le développement le plus largement mis en œuvre : commande de sa place d’un snack, soit via une application proposée par le stade, soit via Twitter. Le festin à portée de clic!

La vue, l’ouïe, le toucher, le goût … manque l’odorat…

à moins que l’on décide d’inclure l’odeur des frites et du pop-corn dans les déclencheurs de vibrations émotionnelles…
Un groupe de participants à l’école d’hiver de la créativité de Grenoble en mars 2016, coachée par Gilles GAREL du CNAM  avait étudié un projet comblant cette lacune : pour les matches importants, il était proposé d’éditer un parfum « millésimé », ou une bougie de la victoire.

A dose plus ou moins importante, la recherche et la technologie deviennent donc les complices à part entière des expériences vécues par les supporters au stade.
Reste à espérer que le beau jeu soit de la partie…pas sûr que son secret soit brevetable!

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